Publié le 26 mai 2025
À première vue, la plage de Penfoul à Landunvez semble offrir un cadre idéal pour la baignade, notamment pour les familles avec enfants en bas âge. Pourtant, une récente campagne d’analyses menée par Greenpeace soulève de sérieuses interrogations sur la qualité réelle de ses eaux et la fiabilité des dispositifs de contrôle en place.


Traditionnellement, puisque c’est ce que demande la directive 2006/7/CE, les analyses d’eaux de baignade se limitent à la mesure des concentrations de deux bactéries indicatrices de pollution fécale : Escherichia coli (E. coli) et les entérocoques. Ces marqueurs, qui ne sont pas les plus pathogènes en eux-mêmes, signalent la présence probable d’autres agents infectieux plus dangereux, tels que les salmonelles ou les staphylocoques.
Les protocoles officiels n’imposent pas la recherche systématique d’autres bactéries ou virus.
C’est pour combler cette lacune que Greenpeace a commandité une série d’analyses complémentaires sur trois points distincts de la plage. Les prélèvements ont été réalisés par le laboratoire agréé Labocéa. Le 16 avril 2025, à la suite d’un épisode pluvieux supérieur à 10 mm en 24 heures.

Les prélèvements ont révélé une contamination préoccupante à l’exutoire de la rivière du Foul : 7 300 E. coli/100 ml, la détection de salmonelles, et de staphylocoques.

Un second point de mesure, correspondant à l’ancien site officiel de prélèvement, utilisé jusqu’en 2018, affiche des niveaux de pollution encore significatifs, avec des salmonelles toujours présentes et une concentration identique en staphylocoques. Ce point se situe là où les familles, enfants et personnes vulnérables se baignent le plus souvent.

Enfin, le troisième point (qui est le point ARS actuel, déplacé discrètement au large depuis 2018 par les autorités sanitaires) ne révèle plus de pollution.

Ce déplacement a eu pour conséquence directe une amélioration artificielle du classement officiel de la plage, désormais jugée « Bonne », tout en éloignant le contrôle des zones directement exposées à la pollution. (voir notre précédent article sur le sujet)
Cette stratégie pose un problème majeur de transparence et de santé publique. Car si les bactéries indicatrices ne sont pas, en elles-mêmes, les plus pathogènes, leur présence signale un risque plus grave : celui d’une contamination multiple, invisible aux analyses habituelles.
Malgré l’installation par la municipalité de Landunvez, en 2024, de panneaux déconseillant la baignade dans de fond de la plage, de nombreux vacanciers, non informés, ou des locaux imperméables aux recommandations, continuent de fréquenter les eaux les plus contaminées.
Greenpeace, par ces analyses, alerte sur l’urgence de réviser les pratiques de surveillance et d’assurer une information honnête au public (par exemple en généralisant la recherche d’autres bactéries pathogènes). Il en va de la sécurité sanitaire des usagers des plages, en particulier des plus fragiles.
APPCL demande la mise en place d’un second point de contrôle de la qualité des eaux de baignade sur la plage de Penfoul.
Ce dispositif consisterait à maintenir l’actuel point de mesure, situé au large dans la zone maritime, là où la qualité de l’eau semble présentable, tout en rétablissant l’ancien point de contrôle historique, situé au fond de la plage, là où la fréquentation est la plus importante.
Ce double dispositif permettrait une évaluation complète et transparente de la qualité des eaux sur l’ensemble des zones de baignade. Si une pollution significative est détectée à l’un des deux points, notamment à proximité des baigneurs les plus vulnérables, il est essentiel que cette information soit connue de tous et entraîne des mesures de protection immédiates, comme l’interdiction temporaire de la baignade.
En cas de résultats conformes aux normes, cette transparence permettrait de rassurer le public.
Et si la qualité de l’eau est effectivement meilleure au large, rien ne s’oppose à ce que la baignade et les activités sportives y soient pratiquées.
La configuration allongée et ouverte de la plage de Penfoul appelle à la création de ces deux zones de surveillance des eaux de baignade.
Notre proposition vise à mieux protéger la santé des usagers tout en renforçant la confiance dans le suivi sanitaire des eaux de baignade.
