Une réunion publique attendue !

mis en ligne le 12/02/2023

Le collectif « Stoppons l’extension d’Avel Vor » était constitué jusqu’alors des 3 associations historiques qui ont mené jusque là la riposte juridique contre les errements préfectoraux.

Suite à deux jugements successifs du Tribunal Administratif leur donnant raison, ces 3 associations pensaient avoir gagné un peu de répit, elles comptaient sur le bon sens de l’État pour admettre l’évidence qui saute au yeux (et au nez) de tous.

Elles espéraient que les jugements administratifs soient appliqués.

Au lieu de cela, le Préfet a une nouvelle fois régularisé la situations de cet élevage industriel… qui n’avait pas attendu les décisions de justice pour augmenter son cheptel de +3000 cochons dès 2017 et réaliser tous les travaux ! (26 600 porcs produits par an)

On appelle cela la politique du fait accompli… Une méthode digne du Far West.

La justice administrative étant piétinée sans vergogne, il a été décidé d’explorer une voie juridique différente, porter plainte au pénal.

Une campagne a été menée avec brio par le collectif et plus de 800 personnes se sont jointes aux trois associations pour déposer une plainte conte X pour mise en danger de la vie d’Autrui.

Notre collectif est voué à accueillir de nouveaux partenaires, nous vous en parlerons plus tard…

Le procureur de Brest a annoncé dans les colonnes du Télégramme le 12 janvier dernier se saisir de l’enquête.

Suite à cette information, plusieurs coplaignants ont alors émis le souhait d’en savoir davantage sur la procédure en cours et sur la signification de cette ouverture d’enquête.

Nous avons donc décidé d’organiser une réunion publique à Landunvez samedi 11 février 2023.

Cliquer ici pour voir le diaporama projeté lors de la réunion. Des liens interactifs ont été placés dans le document pour mener vers les sources des documents projetés et vers le débat de tébéo.

Une salle comble a assisté à la présentation du collectif sous les yeux d’une délégation de la FDSEA locale, Philippe Bizien (l’éleveur industriel de Landunvez et président de la coopérative Evel’Up) en tête.

Une atmosphère tendue au départ mais tout le monde a pu s’exprimer.

C’est bien cela qu’on attend d’une réunion publique.

Il aurait était bon, peut-être, que le commissaire enquêteur choisi pour mener la parodie d’enquête publique de 2022 y pense… cela lui aurait sans doute évité d’écrire tant de sottises.

Jean-Yves Piriou, Vice-Président d’Eau et Rivières de Bretagne a lancé la réunion publique
Philippe Bizien a pu s’exprimer librement, comme les autres.

La couverture de l’événement par la presse locale

Quelle ne fût pas notre surprise, à la lecture de la presse locale, au lendemain de notre réunion publique.

Avons nous été touchés par un phénomène paranormal ? un hallucination collective ?

Le Ouest-France titrant :

Et le télégramme :

Pour remettre les choses dans leur contexte, le collectif a organisé cette réunion publique d’information pour exposer l’actualité autour de la plainte contre X, dont le procureur de Brest s’est saisi, et pour exposer en quoi l’extension d’Avel Vor met en danger la vie d’autrui.

Puisque la réunion était publique, tout le monde pouvait y venir pour écouter les exposés du collectif et débattre sereinement autour des thèmes soulevés par les intervenants.

Une délégation de la FDSEA avec à sa tête Philippe Bizien, l’éleveur industriel d’Avel Vor Landunvez, est entrée théâtralement dans le fond de la salle pour se tenir debout, les bras croisés.

Ils ont choisi de ne pas s’asseoir, sans doute pour mettre sous pression les intervenants… mais cela n’a pas suffit à les faire taire ni à changer le contenu accablant des présentations.

Lors de cette soirée, nous avions choisi de laisser une large place au débat et au questionnement du public.

Plusieurs personnes ont donc participé à l’échange autour des thématiques abordées, plainte contre X, pollution de l’air, de l’eau des ruisseaux, des plages, nocivité des pesticides, raréfaction de la ressource en eau…

En fin de réunion, Philippe Bizien a souhaité prendre la parole. Nous lui avons cédé le micro, par courtoisie, afin de lui laisser une opportunité de répondre aux diverses problématiques mises en avant durant l’exposé.

Il a choisi ne ne répondre à aucune des interrogations soulevées par le collectif mais s’est livré à un plaidoyer sur son arbre généalogique Landunvézien (comme si avoir grandi à Landunvez lui donnait le droit d’y faire tout ce que bon lui semble … ), sur le fait que le collectif ferait de la « propagande » et non de l’information. Citons les quelques phrases de l’éleveur : « si j’étais à votre place, chacun d’entre vous, je serais contre mon élevage » , « il n’y a pas que mon élevage dans le secteur », » tout ce qui a été dit a été déformé… » « venez visiter mon élevage… »

Ensuite, il est parti.

Quelle ne fût donc pas notre surprise de lire dans la presse que « le dialogue » serait renoué et qu’il serait question de « s’allier plutôt que s’opposer »…

Cela fait écho à la communication bruyante du préfet du Finistère, quelque jour auparavant, dans une exclusivité accordée au journal Ouest-France.

Cet article titrait : »Porcherie Avel Vor à Landunvez : « il faut restaurer le dialogue » »

Mais qu’ont à gagner les associations et le collectif dans cette histoire fumeuse et cousue de fil blanc ? Qu’est-ce-c’est que c’est que ce nouvel élément de langage qu’on nous sert à toutes les sauces depuis quelques jours ? « dialogue…. », »dialogue…. », »dialogue…. »

Y aurait-il eu mise en place d’une stratégie concertée Etat + Lobby destinée à nous faire passer pour des gens obtus ?

Même les trolls du lobby sur les réseaux sociaux s’y mettent !

Rappelons tout de même l’enchaînement des événements:

-> Les associations ont par deux fois fait annuler l’arrêté préfectoral autorisant l’extension.

-> Le préfet a décidé de piétiner ces deux jugements en entamant une nouvelle procédure afin de régulariser l’extension d’Avel Vor en 2022

-> Les citoyens se soit largement saisis de l’enquête publique et se sont massivement exprimés contre l’extension de l’élevage industriel.

-> Le commissaire enquêteur a rendu une copie lamentable, truffée d’énormités et curieusement intégralement en faveur des avis des supporters de l’extension de l’élevage. Cette enquête publique aurait dû comporter une réunion publique où ce fameux « dialogue » aurait pu avoir sa place. Le commissaire enquêteur en a décidé autrement. Il a en quelque sorte volé aux citoyens cet espace d’expression que représente l’enquête publique.

-> Le CODERST s’est prononcé en faveur de l’extension… Cette instance est truffée de conflits d’intérêt…

-> Le préfet fait une volte face, il transforme en dernière minute la procédure de « régularisation » en nouvelle procédure « d’extension » de l’élevage et autorise l’extension d’Avel Vor. Peu de temps avant de signer son arrêté, il nous convoquait, en affichant ce fameux besoin de dialoguer… en fait, cette entrevue n’aura servi qu’à nous tirer les vers du nez. Merci pour ce « dialogue » très productif monsieur le préfet !

-> La plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui est déposée.

-> Le procureur de Brest s’en saisit.

Alors, sérieusement, qu’avons nous à obtenir par le » dialogue » après un tel passage en force de l’Etat et du lobby agro industriel ? Qu’irions-nous discuter puisque le mal est fait ? Seuls les tribunaux peuvent maintenant invalider une nouvelle fois cette extension d’élevage néfaste pour le territoire.