L’aber Ildut

mis à jour le 19/02/2022

L’aber Ildut est un site remarquable. Il s’agit du plus petit des 3 abers finistériens.

Un aber, c’est la version bretonne des fjords norvégiens.

L’aber Ildut est bordé par 4 communes Lanildut et Brélès au nord et Plouarzel et Lampaul-Plouarzel au sud.

Présentation aérienne de l’aber Ildut

L’aber Ildut marque le le début de la côte des légendes qui nous est si chère à l’APPCL.

L’aber Ildut est une zone très protégée, elle a été classée en son intégralité en zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique de type I:

Délimitation de la zone ZNIEFF de Type I

On peut y trouver des oiseaux protégés, des loutres de mer, des poissons migrateurs (saumons, truites de mer…) et tout un écosystème très particulier et fragile.

article du Télégramme, « à la découverte des oiseaux de l’estran, l’aber Ildut »

L’Anse Saint-Gildas/ Le Tromeur

Extrait du site internet de la commune de Lanildut

La mer arrivait autrefois jusqu’au fond de cette anse qui délimitait les communes de Porspoder et Lanildut. En 1847, l’Anse du Tromeur est fermée pour la construction d’une digue édifiée dans le but de réaliser la route départementale D27. Le Tromeur était un des sites majeurs de l’exploitation du granite de l’aber. Un chemin de fer « Decauville » avait été installé dans l’Anse Saint-Gildas pour transporter les blocs de pierre devant la chapelle Saint-Gildas où ils étaient taillés.

Les carrières de  granit

De ces carrières  de granite autrefois réputées, fut extrait le socle de l’obélisque de la Concorde à Paris en 1836.

 

Carrières
La carrière de Saint Gildas en fonction (XIXeme siècle)

Une mise en valeur du site de Saint-Gildas

La municipalité de Lanildut a entrepris dans les années 2010 de remettre en valeur cet endroit très particulier.

Création de l’arborétum, installation d’un monument en mémoire de l’ancienne carrière de granite et du chemin de fer.

L’article du Télégramme

Présentation géographique de l’anse Saint Gildas

Par marée haute de forts coefficients, on constate que le niveau de l’eau dans l’anse est bien supérieur au niveau terrestre côté parking.

La digue du XIXe siècle protège la partie terrestre de l’anse Saint-Gildas de la submersion
(image APPCL)

La zone de l’anse Saint Gildas, dans sa partie terrestre est connue des autorités comme étant inondable.

Plusieurs maisons ont été édifiées derrière la digue, une partie du site sert de parking pour la mairie, la supérette ou le stade de sports.

Au fond, un arboretum et un jardin public ont été créés sur la zone humide du Tromeur.

La carte des risques de submersion marines pour Lanildut.

https://www.finistere.gouv.fr/content/download/7376/49690/file/42-LANILDUT-2013.pdf

Le parking Saint Gildas est une zone submersible

Le projet de rejet des eaux traitées

Qu’est-il passé dans l’esprit des responsables de la CCPI qui ont décidé (en 2018) de rejeter en ces lieux les eaux usées traitées de la station de traitement de Saint-Dénec ?

On se pose encore la question tant cette décision peut sembler idiote et dangereuse.

Risque environnemental:

Les eaux usées traitées sont certes des eaux qui sont issues d’un traitement qui les débarrasse d’une bonne partie des polluants mais elles sont encore fortement chargées en résidus médicamenteux, en hormones diverses, en résidus de produits d’entretien, en phosphore…

L’aber Ildut est un lieu magique et un écosystème très particulier. Il est reconnu comme l’un des sites les plus protégés du Finistère: Zone Natura 2000 directive Oiseaux, Zone Natura 2000 directive habitats, Zone ZNIEFF de type I, Parc marin d’Iroise, classé 1ere catégorie piscicole, zone conchylicole (Porscave), zone portuaire (protégée par le SDAGE Loire Bretagne)… Quelle idée saugrenue de rejeter les eaux traitées dans le site le plus protégé du secteur?

Risque sanitaire :

L’anse Saint Gildas est situé au cœur du village de Lanildut. Le rejet se ferait à 2 m des premières habitations, à 50 m de la supérette, à 100 m du stade de sport et des jeux pour enfants, à 200m de l’école… Bref, quelle idée saugrenue de rejeter les eaux traitée au cœur d’un bassin de population ?

La plage du Crapaud se situe à la sortie de l’aber, à 400m seulement en aval du point de rejet… les baigneurs seront heureux d’apprendre qu’ils évoluent dans les eaux usées traitées…

Risque technologique:

La CCPI, dans son empressement à mener à bien le chantier stupide (4km de canalisations réalisés pendant que tout le monde était confiné à la la maison…) n’a apparemment pas pris le temps de consulter les cartes. Ils ont semble-t-il découvert, une fois arrivé à Saint-Gildas, que le site était situé sous le niveau de la mer !

Pour rejeter les eaux traitées, ils doivent attendre que le niveau d’eau, côté aber, soit 1 m au dessus de la canalisation.

Zut, ça ne marche pas ! il va y avoir des inondations d’eaux usées traitées côté terre. La police de l’eau a stoppé le chantier pendant deux ans mais aucune solution ne semble, à l’heure actuelle, pouvoir convenir.

La CCPI a choisi d’implanter deux grosses pompes qui vont injecter, à haute pression, les eaux traitées, pendant le très court laps de temps pendant lequel ils seraient autorisés à rejeter.

Rappelons que la digue Saint-Gildas date des années 1850 et a été réalisées avec les moyens du bord.

La canalisation qui la traverse est également très ancienne et n’a pas été dimensionnée pour supporter ces injections d’eau à haute pression.

Le sol sous le parking Saint Gildas est déjà gogé d’eau de mer à chaque marée…

Le risque donc est fort que la pérennité de l’ouvrage soit en jeu.

Un sale coup pour l’image de marque de la commune:

Pour éviter d’avoir à déclarer la plage du Crapaud, la CCPI envisage d’y interdire la baignade, privant ainsi la commune de sa plus belle plage…

Pour permettre aux autres communes reliées à la STEP de Saint Dénec de poursuivre leur urbanisation irréfléchie, la CCPI a choisi de sacrifier Lanildut et ses habitants.

Franchement, quelle belle publicité pour la commune ! Il va falloir beaucoup ramer pour effacer des esprits que les eaux usées traitées de tout le secteur se déversent au cœur du village.

Manifestation contre le projet de rejet d’eaux traitées de la STEP de Saint-Dénec

Le 19 mars 2021, une manifestations sous forme de visite guidée de l’anse saint-Gilgas a réuni plus de 150 personnes contre le projet de la CCPI consistant à rejeter au cœur de la commune, en ce lieu, les eaux usées traitées de tout le secteur.

article du Télégramme.

article du Ouest-France.

Article sur le site d’APPCL.

La bagarre contre ce projet continue et le rejet n’est pas encore en action !

L’action concertée des associations APPCL, Eau et Rivières de Bretagne et AEPI est toujours et plus que jamais d’actualité.

Après deux référés, l’affaire est actuellement en cours d’instruction sur le fond au Tribunal Administratif de Rennes.

Nous avons constitué un lourd dossier qui risque fort de faire très mal quand le juge prendra connaissance de ce dossier aberrant.

Pour nous aider, n’hésitez pas à adhérer ! (les honoraires d’avocat, cela pèse pour les petites finances de notre asso…)