28 août 2020 – La plainte d’ERB déposée… Explications

Notre association œuvre depuis maintenant près de 20 ans sur le sujet des eaux de baignade.

Notre expertise, au fil des années et des nouveautés concoctées par les maires et l’ARS, a permis de mettre en lumière un grand nombre d’irrégularités dans la gestion des eaux de baignade.

Tout d’abord, nos soupçons se sont portés vers la gestion locale des plages.

Mais au fil du temps et des recherches, nous avons acquis la certitude que le problème n’était pas circonscrit à la Côte des Légendes, ni même à la Bretagne mais que la mauvaise gestion des eaux de baignade relevait d’une erreur manifeste commise par la France qui n’applique pas correctement la directive européenne sur les eaux de baignade (2006/7/CE).

C’est tout naturellement que nous avons porté le sujet auprès de l’association ERB, dont nous sommes de fiers membres. En effet, c’est une association de renommée nationale qui est en mesure de gérer une telle affaire.

Eau et Rivières a mis en place un groupe de travail composé de membres venus de différentes associations bretonnes affiliées à ERB.

Les travaux de ce groupe ont permis à ERB et à son service juridique de choc de rédiger une plainte auprès de la commission européenne. (déposée le 21 août)

Nous vous livrons ci-dessous quelques explications.

(Des capsules vidéos explicatives sont accessibles en cliquant sur les liens.)

La France s’est fourvoyée en désignant le ministère de la santé pour gérer les eaux de baignade sur son territoire car la directive européenne vise 2 objectifs :

La santé et l’environnement.

L’environnement ( la qualité des eaux ) est le grand oublié.

ERB dénonce une grossière erreur qui dénature les classements annuels des plages. Toute pollution ne peut pas être considérée comme une « pollution à court terme ». La seule condition des 72h est nécessaire, certes, mais sûrement pas suffisante car la directive européenne impose aussi que les causes de la pollution soient « clairement identifiables » et que les mesures de gestion soient mises en place. (écarter les baigneurs de l’eau ne constitue qu’une mesure sanitaire et occulte complètement le volet environnemental qui consisterait à rechercher la cause de pollution et à la traiter). La pluie ne pollue pas ! Et pourtant c’est elle qui est immanquablement incriminée

Un exemple concret : Ici, dans le bas Léon, les fermetures préventives des plages sont utilisées à outrance et cela permet à l’ARS et aux Maires d’écarter des « analyses mauvaises » qu’ils considèrent, à tort, comme des « pollutions à court terme ».

La statistique permettant de calculer le classement des plages en fin d’année en est complètement faussée.

Les classements des plages du secteur sont artificiellement enjolivés.

De gauche à droite, Jacqueline Rolland (AEPI), Laurent Le Berre (APPCL) et Brieuc Le Roc’h (chargé de mission juridique d’ERB ). Plage du Château (Landunvez le 28 août)