6 février 2021 – Et si on se fixait plutôt des objectifs environnementaux ?

La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) a renforcé le rôle des collectivités territoriales dans la lutte contre le changement climatique, les communautés de communes doivent se doter d’un PCAET. Le PCAET est le plan climat-air-énergie-territorial.

L’Avis délibéré n°2020AB77 du 18 novembre 2020 de l’autorité environnementale est cinglant, il envoie une grosse fessée à la CCPI qui est passée maîtresse dans l’art de se fixer des objectifs ambitieux sans jamais expliquer comment elle va faire pour y arriver.

http://www.mrae.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/8279_pcaet_paysdiroise_29_2020ab77_publie-2.pdf

Il va donc falloir agir et placer des actions concrètes derrières les incantations vides.

L’idée de détourner les eaux usées traitées de saint Dénec vers Lanildut est l’exemple parfait d’action inutile, coûteuse, et même contre productive puisqu’elle consiste à lacérer 4 km de linéaire, en traversant plusieurs zones humides dans le seul but de rejeter ces eaux, encore polluées, au cœur de Lanildut, dans le milieu fragile de l’aber Ildut.

La Station de traitement de Saint-Dénec perdue au milieu d’une mer de maïs… (photo APPCL)

Quel gain environnemental ? Aucun.

Quels changements ? Au lieu de polluer le ruisseau de Melon et plus loin sa plage (ce qui reste à prouver), la CCPI a choisi de polluer le ruisseau de Traon Meur.

Au lieu d’effectuer une aspersion préalable sur une zone, certes insuffisante, de 1,4 ha, les eaux seraient rejetées directement sur l’estran de l’aber à Saint Gildas.

A qui profite le crime ?…

L’idée qui motive la CCPI est de permettre, par ce tour de passe passe de relancer les programmes d’urbanisation des communes qui sont bien ralentis par l’incapacité de traiter les eaux usées correctement.

Dans un contexte de réchauffement climatique généralisé (cf dossier du télégramme du 6 février 2021), la région ne peut plus se permettre de se débarrasser de cette ressource en eau, comme s’il s’agissait d’un vulgaire déchet.

Se débarrasser ainsi d’une eau si précieuse constitue un non sens écologique et économique.

Le règlement (UE) 2020/741 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 25 mai 2020 relatif aux exigences minimales applicables à la réutilisation de l’eau est très clair

CELEX_32020R0741_FR_TXT.pdf (developpement-durable.gouv.fr)

En voici un extrait de l’article 1 :

[…] Le présent règlement vise à garantir que l’eau de récupération est sûre pour l’irrigation agricole, permettant ainsi d’assurer un niveau élevé de protection de l’environnement et de la santé humaine et animale, à promouvoir l’économie circulaire, à soutenir l’adaptation au changement climatique et à contribuer aux objectifs de la directive 2000/60/CE en réagissant de façon coordonnée dans l’ensemble de l’Union aux problèmes de rareté de l’eau et à la pression qui en résulte sur les ressources en eau, et ainsi contribuer également au bon fonctionnement du marché intérieur… » 

Pourtant, il existe de nombreuses parades qui pourraient être étudiées. Des idées qui auraient le mérite de cocher plusieurs cases dans le PCAET.

Un exemple parmi d’autres : La filière saules pour la production de pellets.

Le Saule est une plante qui adore les terrains humides voire inondés. Il est déjà utilisé en France pour dépolluer des sols ou des eaux souillées (industrie, stations d’épuration…)

A Saint Dénec, les eaux usées traitées sont, pour l’instant gérées comme un déchet.

Cette ressource en eau est gratuite et quasi illimitée.

Les saules permettent de dépolluer les eaux et le sol.

En poussant, la plante piège du carbone atmosphérique et rejette de l’oxygène ( photosynthèse)

L’évapotranspiration de la plante permet de rejeter dans l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau une très grande partie de l’eau puisée dans le sol trop humide. Cette évapotranspiration permet en outre de faire baisser la température ambiante.

Le saule, une fois taillé, séché et broyé, permet de produire des pellets pour le chauffage.

D’une pierre, plusieurs coups, l’eau n’est plus considérée comme un déchet et permet de produire des pellets qui sont fortement valorisables puisque vendus aux particuliers pour le chauffage domestique.

Un peu de lecture pour finir convaincre de la faisabilité d’une Réut basée sur la filière saule (réutilisation des eaux usées traitées )

https://2rlq.teluq.ca/teluqDownload.php?file=2020/09/L%e2%80%99USAGE-DU-SAULE-POUR-LA-PHYTOFILTRATION-DES-EAUX-US%c3%89ES_Sep-2020.pdf

http://www.fao.org/3/a0026f/a0026f11.htm

https://www.oieau.org/eaudoc/system/files/documents/45/225134/225134_doc.pdf

https://www.agrireseau.net/energie/documents/Evaluation_granules.pdf

https://publications.polymtl.ca/2903/7/2017_XavierLachapelleTrouillard.pdf