10 mai 2021 – Rejet à Lanildut nouvelle saga à succès !

Nous vous avons déjà présenté divers aspects de l’affaire du rejet des eaux traitées à Lanildut dans différents articles de ce blog.

Il nous apparaît opportun, à ce stade, de mettre un peu d’ordre dans cette affaire qui tournerait au comique de boulevard si les conséquences sanitaires, environnementales et sécuritaires n’étaient pas si graves.

Nous allons donc vous proposer une saga printanière, en plusieurs volets, qui va vous tenir en haleine !

Nous commençons par rappeler l’historique de ce chantier inutile, coûteux et dangereux.

Vous pourrez ainsi vous servir de cet article comme d’une référence chronologique pour ne pas perdre le fil… et dieu sait comme certains l’ont perdu, ce fil !

Chronologie des évolutions successives du chantier de rejet des eaux traitées au niveau de l’Anse Saint-Gildas à Lanildut.

Le Préfet a signé, en 2018, un arrêté autorisant les travaux. Il s’est basé sur un dossier de

déclaration du bureau d’étude DCI Environnement d’avril 2018 pour prendre cette décision.

Ce dossier, commandé par la CCPI, est en grande partie mensonger. L’autorisation du Préfet a donc été obtenue de façon pour le moins discutable…

1.Un « porté à connaissance » aurait été transmis au Préfet par la CCPI en juin 2018. Il présenterait une modification du tracé de la canalisation par rapport à celui étudié dans le dossier de déclaration. Le tracé étudié par DCI, en avril 2018, contournait toutes les zones humides (ce « porté à connaissance » de juin 2018 n’a jamais été transmis ni aux associations ni au juge des référés lors des procédures d’avril 2021. Existe-t-il vraiment ?

Toujours est-il que la canalisation traverse sans complexe toutes les zones humides du secteur !

2. 12 mai 2020 : Découverte de ce nouveau tracé, par l’association APPCL, au lendemain du

premier confinement. Le chantier semblant complètement hors des clous et traversant plusieurs zones humides, les associations Eau et Rivières et APPCL ont demandé une inspection de la police de l’eau.

Article du blog :

http://appcl.over-blog.com/2020/05/rejets-dans-l-ildut-une-etude-environnementale-ni-faite-ni-a-faire.et-un-chantier-qui-n-en-tient-meme-pas-compte.html

3.Inspection de la police de l’eau le 19 mai 2020 (OFB): la CCPI annonce à l’inspecteur que les travaux ne pourront pas se faire comme prévu dans le « porté à connaissance de 2018 » sur les 500 derniers mètres. (secteur Saint Gildas à Lanildut)

C’est à cette occasion que les risques d’inondation à Saint-Gildas ont été soulevés tant par les services de la CCPI que par l’inspecteur de l’OFB.

4.Les travaux sont arrêtés par la DDTM le 25 mai 2020 « en attendant que la CCPI fournisse une

solution acceptable» .

Extrait : : « Vous voudrez bien faire parvenir au service chargé de la police de l’eau les éléments complémentaires vous permettant de poursuivre les travaux de pose de la canalisation de rejet des eaux traités de la station de traitement de Saint-Denec (Porspoder). Dans l’attente de l’avis de la DDTM, les travaux concernant la traversée de cours d’eau et de la zone humide au niveau de la venelle du Tromeur ne sont pas autorisés.« 

La solution a) a été écartée à cette occasion. La solution consistant à rejeter directement les eaux traitées dans le ruisseau de Traon Meur soulevant des risques majeurs d’inondation d’eau usées traitées.

5.Une solution b) est proposée. Elle consiste à placer un clapet permettant aux eaux de la rivière de rejoindre la canalisation quand le rejet ne se fait pas. Ce clapet empêchant les eaux traitées de rejoindre la rivière. Cela limite le risque d’inondation d’eaux traitées mais nullement le risque d’inondation du Traon Meur dont les eaux doivent être stockées pendant toute la durée du rejet.

Plan du chantier (solution b). Noter la présence d’un clapet (ouvrage n°2) et d’une zone de stockage en vert fluo (qui se remplit des eaux de la rivière quand le rejet se fait)

6.La CCPI fait parvenir au Préfet un nouveau « porté à connaissance » en juillet 2020.

Il n’y est plus question de rejeter dans le ruisseau busé.

Une troisième solution y est présentée (solution c)).
La canalisation doit rejeter les eaux traitées directement sur l’estran (fonçage de l’ouvrage de retenue d’eau et pose d’un nouveau clapet sur perré. Les 2 canalisations seront indépendantes)

7. La DDTM évalue les 3 solutions envisagées et fournit 3 Avis.(novembre 2020).

Solution a) : cette solution initiale reçoit un avis défavorable pour risque fort d’inondation.

Solution b) : cette solution, proposée notamment par M Raymond Mellaza (ancien

Maire), consiste à poser un clapet pour éviter les remontées d’eau usées traitées par la rivière

de Traon Meur. Elle reçoit un avis défavorable sans évaluation environnementale

préalable.

Solution c) : Avis favorable sous réserves. C’est la solution présentée dans le « porté à

connaissance de juillet 2020″. Cette solution impose également une évaluation

environnementale, car le rejet se ferait directement sur l’estran.

8.L’arrêté préfectoral de 2018 est déclaré caduc par l’ordonnance du juge des référés d’ avril 2021.

Les travaux ont été réalisés sans la moindre autorisation valable. Pas d’arrêt des travaux pour autant.

9. Le Président de la CCPI, André Talarmin écrit au Préfet (avril 2021 ) : Il demande expressément

de revenir à la solution a). Alors que cette solution a reçu un avis défavorable de la DDTM.

10.Le Préfet signe, en catastrophe, un nouvel arrêté et se met en faute puisque cet arrêté:

• Ne tient pas compte du « porté à connaissance de juillet 2020 » (il faudrait au moins un

nouveau « porté à connaissance » car la solution qui y est décrite est la solution c))

• Ne tient pas compte des avis de la DDTM de novembre 2020. (avis défavorables pour

les solutions a) et b))

• Ne tient pas compte des risques soulevés par la solution imposée par la CCPI (risques

d’inondations soulignés par les services de la CCPI et la DDTM dans son avis)

La CCPI et son Président ont donc décidé, en connaissance de cause, de mettre la sécurité des habitants de Lanildut de côté pour éviter d’avoir à réaliser une évaluation environnementale indépendante.

Si la solution a) est bien celle qui est retenue pour le rejet à Saint Gildas, un autre risque apparaît, celui de rupture de la digue protégeant la partie terrestre du site.

Afin de bien appréhender ces risques, quelques explications s’imposent et seront

développés dans la suite de cette saga !