3 juin 2021 – Épisode 3: Le Best Of des manipulations et mensonges de la CCPI

Nos scénaristes préférés de la CCPI nous ont fourni suffisamment de matière pour écrire un roman sur l’affaire du rejet des eaux usées à Lanildut.

Pour ne pas perdre nos fidèles lecteurs, nous choisissons, comme c’est souvent le cas dans les bonnes sagas, de proposer un épisode sous forme de Best-of.

Cet épisode 3 ne retracera pas les meilleurs moments de la procédure judiciaire ou ceux des travaux pour le moins douteux… non, notre best of sera celui des plus beaux mensonges de la CCPI.

La liste est loin d’être exhaustive !

Ces mensonges ont tous directement ou indirectement permis de mener le Préfet en bateau.

La CCPI a émis tant de contre-vérités pour éviter l’évaluation environnementale indépendante et l’enquête publique qu’il nous est apparu important de vous en proposer une petite sélection …

Si les services du Préfet pouvaient nous lire… ils pourraient alors apprécier à quel point notre communauté de commune préférée les a roulés dans la farine.

  • De faux objectifs environnementaux pour verdir des travaux inutiles. La plage de Melon n’est pas le site dangereusement pollué décrit par la CCPI pour justifier le projet.  (Voir la fiche descriptive de la plage sur le site de l’agence régionale de santé. lien_site_ministère_santé_Melon ) Le seul intérêt de ces travaux, à plus de 2 millions d’euros, n’est pas écologique, il est administratif. Il permet de cocher une case dans le dossier administratif. (la station de traitement de Saint Dénec n’a jamais été aux normes, notamment à cause d’une solution de rejet provisoire depuis le début)

Il n’y a donc aucune urgence écologique à déplacer le rejet des eaux traitées vers Lanildut, d’autant que la zone du futur rejet s’avère la plus sensible et la plus protégée de tout le secteur !

  • Dossier de déclaration d’avril 2018 entièrement mensonger dans le but d’éviter la procédure d’autorisation (évaluation environnementale indépendante + enquête publique)
    • Une présentation environnementale mensongère Un seul paramètre bactériologique (E.coli) a été mesuré à 2 reprises seulement dans le ruisseau de Traon Meur… au mois de décembre  ! Une étude minimaliste de dispersion du panache bactérien a été réalisée mais avec des paramètres plus que douteux. Rien concernant les micro plastiques, rien concernant les résidus médicamenteux, rien concernant les polluants chimiques…  lien_étude_IPEN_NTN_Network   (pages 48 à 50)   

Trop facile de conclure que le projet n’aura pas d’incidence si on ne se donne pas la peine de dresser un diagnostic sincère du site qui sera l’exutoire des eaux usées traitées !!!​​​​​​​

  • Pas de parcelles pour l’aspersion ! Selon la CCPI, il n’y aurait aucune terre dans tout le secteur pouvant permettre une solution de rejet par aspersion (solution que va imposer la réglementation européenne dès 2023). Or, au détour d’un dossier d’étude d’impact datant de 2013, on trouve une étude (Lith’eau 2011) dans laquelle une parcelle a été étudiée et cette parcelle était parfaitement apte à recevoir les eaux. Étrangement, ce dossier n’est jamais parvenu entre les mains des services du Préfet… Ces terres sont depuis devenues des parcelles idéales pour épandre le lisier…

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​​​​​​​Quand on ne veut pas entendre parler d’une solution, on annonce partout que les « spécialistes » la rejettent… C’est faux ! Des terres capables d’accueillir une solution de réutilisation des eaux traitées existent… Mais le lobby qui nous gouverne ne veut pas perdre 1cm² de terre d’épandage. (1 ha de maïs = 40 tonnes de lisiers à épandre)

  • Une présentation du site de rejet mensongère. Aucune allusion aux habitants de Lanildut, seuls les habitants de Porspoder sont évoqués. Pourtant, le rejet est prévu au cœur de Lanildut ! Le rejet, selon la CCPI, ne se ferait ni en zone Natura 2000, ni en zone ZNIEFF, ni en zone conchylicole, il n’y aurait pas de plages, pas non plus de zone portuaire… et pas de parc marin.  

L’anse Saint Gildas serait donc une vulgaire vasières perdue au milieu de nulle part et dénuée du moindre intérêt écologique… En fait, c’est le secteur le plus fragile et le plus protégé de toute la côte !

  • Des paramètres physiques faussés. Le débit de l’Ildut, choisi pour l’étude de la dilution du rejet, est grandement surévalué. En effet, la CCPI a choisi, comme référence, le débit moyen annuel de la rivière. Or, en août, par exemple, quand la population raccordée à la station de traitement est maximale, le débit est trois fois moindre que le débit moyen annuel. Le débit du rejet est lui grandement sous évalué. En effet, toute l’étude technique est basée sur un temps de rejet de 3 heures (de pleine mer à PM + 3h). Il s’avère que la CCPI annonce dorénavant un rejet durant 2 heures seulement et que nos études montrent que le rejet ne serait possible que par coefficient de marée supérieur à 60 et qu’il n’atteint quasiment jamais ces 2 heures. Si vous rejetez un volume d’eau identique pendant une durée nettement moindre, vous augmentez automatiquement le débit de ce rejet !  

D’une part le débit de la rivière devant disperser le rejet est fortement sur évalué et d’autre part, le débit du rejet est, lui, grandement sous évalué… Les conclusions de l’étude ne peuvent qu’être faussées.

  • Le « porté à connaissance » de juin 2018 a été rédigé pour tromper les services du Préfet. Il s’agit d’un simple courrier modifiant le tracé de la canalisation de rejet avec une phrase lourde de conséquences. Extrait : « Les tracés 1 bis et 2 bis sont abandonnés. Ils sont remplacés par deux nouveaux tracésexcluant les zones humides (plan annexé au présent courrier). »   En fait, le nouveau tracé traverse toutes les zones humides du secteur et même deux rivières.
Le tracé bleu a été placé par nos soins

Le plan annexé à ce courrier envoyé au Préfet ne comporte ni les zones humides, ni même les rivières !

​​​​​​Circulez M le Préfet, il n’y a rien à voir, vous pouvez regarder ailleurs! Vous nous avez permis de traverser la campagne en évitant les zones humides… Nous, à la CCPI, on se fiche pas mal des zones humides, on vous impose un nouveau tracé entièrement différent, qui traverse tous les secteurs protégés du secteur.

  • Un second « porté à connaissance » ( juillet 2020 ) tout aussi malhonnête La police de l’eau a stoppé le chantier en mai 2020 en constatant que les travaux prévus étaient d’une part très dangereux (risques d’inondation majeur) et d’autre part traversaient allègrement la zone humide située au fond de l’anse Saint Gildas à Lanildut. La CCPI y expose une modification du projet sur les 500 derniers mètres afin de rendre la nouvelle canalisation de rejet entièrement indépendante de la canalisation actuelle (celle qui permet au ruisseau de Traon Meur de rejoindre la mer.) Afin de démontrer l’innocuité du rejet, la CCPI continue de manipuler la préfecture en produisant une étude faussée car hors contexte. Pour démontrer que le panache du rejet ne s’accumule pas dans l’anse Saint Gildas, la CCPI a choisi de produire des extraits d’une étude Actimar mais les conditions du rejet sont fausses. En effet, les extraits produits correspondent à une marée basse, quand il n’y a pas d’eau dans l’anse. Or, le rejet n’est possible que quand il y a de l’eau au-dessus de la canalisation de rejet.    En fait, L’étude Actimar montre rigoureusement l’inverse de ce que le « porté à connaissance » laisse entendre au Préfet.

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Extrait du porté à connaissance de juillet 2020 (voir la petite ligne en bleu… « morte eaux » et le moment de la marée (point rouge → Pleine mer + 3h) : il n’y a pas d’eau dans l’anse !

Voici l’extrait qui aurait dû être produit :

Les conditions annoncées par la CCPI pour rejeter les eaux traitées à Saint Gildas sont les suivantes : De pleine mer à PM+ 2h lors des marées de vives eaux.

Il suffit de comparer le panache coloré de ce document avec celui illustrant le porté à connaissance envoyé au Préfet pour apprécier la manipulation intellectuelle de la CCPI envers la préfecture.

Regardez, M le Préfet, le panache n’impacte pas l’anse Saint Gildas… Facile, il n’y a pas d’eau dans l’anse sur l’image choisie !

  • Une lettre du Président de la CCPI pour contraindre le Préfet à signer un nouvel arrêté. Si les deux procédures en référé ont coûté une fortune en frais d’avocat aux associations, elles n’ont pas pour autant convaincu la juge de se prononcer clairement… elles ont toutefois eu le mérite d’obtenir deux choses primordiales. La première est la reconnaissance que les travaux ont intégralement été réalisés sans la moindre autorisation valable. (l’arrêté préfectoral étant caduc depuis 2019) La seconde est que les associations ont entièrement raison de dénoncer l’atteinte à la zone Natura 2000 et au site hyper protégé de l’aber Ildut… mais le rejet se ferait non pas dans l’anse Saint Gildas mais dans une buse située à 90 m en amont et qui finit… dans l’anse !!!! Sentant que son projet idiot était en train de lui claquer entre les mains, le Président de la CCPI a pris sa plume et a tenté un énième coup de bluff en direction du Préfet.   « Monsieur le Préfet, les méchants écolos nous embêtent, ils nous empêchent de construire notre canalisation comme on le veut, pouvez-vous nous signer un nouvel arrêté ? Ah oui, au fait, il faudrait aussi modifier un truc, vous allez oublier le dernier « porté à connaissance » qu’on vous a envoyé en 2020, celui avec la canalisation indépendante. On va revenir à la toute première solution concernant l’anse Saint Gildas, oui, celle de 2018… merci»  

Sans le préciser, la CCPI demande au Préfet de s’asseoir sur les avis défavorables de ses services (DDTM de novembre 2020 et rapport de la police de l’eau de mai 2020)

La CCPI a, depuis le début de cette affaire, usé de procédés pour le moins douteux pour éviter la procédure dite d’autorisation. (évaluation environnementale indépendante + enquête publique)

Elle s’est engouffrée pour cela dans une brèche administrative rendue possible par un décret du 4 juin 2018.

Le conseil d’État vient de taper du poing sur la table en avril dernier en annulant ce décret controversé !

Tout dans ce dossier montre à l’évidence qu’une étude environnementale indépendante s’impose.

La brèche administrative étant refermée, nous osons croire que des gens sérieux et compétents vont enfin se pencher sur le dossier et constater l’ineptie.

Voilà pour la saison 1 de notre saga printanière. Nous espérons pouvoir vous proposer une saison 2 dans laquelle la vérité éclatera au grand jour. Une saison où les gentils gagnent à la fin… ce serait tellement bien pour nos lecteurs, et pour la nature….