23 juin 2021 – Les enjeux liés à l’eau récupérés par les candidats

Le Télégramme du 22 juin 2021

Notre association APPCL ne se mêle pas de politique mais s’occupe notamment d’eau et d’assainissement.

Nous sommes donc légitimes lorsque les politiques se mêlent de parler d’environnement, surtout quand leur communication est en décalage complet avec leurs actions.

Nous nous interrogeons donc sur l’intérêt d’un tel article et cette photo présentant au centre M Mounier, candidat en lice pour le second tour du scrutin départemental .

La vérité est un peu différente de celle que présente cet article…

Extrait 1 : « Le Syndicat a réuni les différents responsables dans une série de quatre commissions thématiques sur le terrain, afin d’informer les élus locaux sur les enjeux liés à la gestion et la protection de l’eau. »

Pourquoi une telle couverture médiatique sur ce thème alors que les 3 autres « commissions thématiques » ont été ignorées ?

Il aurait été bon de rappeler que M Mounier occupe déjà les sièges de Maire de Saint-Renan, vice-Président de la CCPI en charge de l’aménagement du territoire, vice-président de la CLE (commission locale de l’eau) et du SEBL (syndicat des eaux du Bas Léon) et cherche encore à élargir son influence sur la gouvernance locale en s’installant aussi au conseil départemental.

La qualité de l’eau et des milieux aquatiques, qui est le cœur du combat de notre association, ne peut servir de faire valoir électoral pour le candidat de la CCPI, alors que cette dernière a démontré, à tant de reprises, son désintérêt voire son aversion pour les sujets écologiques.

Extrait 2 :

« Cette rencontre était dirigée par Christophe Bèle, président de la Commission locale de l’eau (CLE) et Lucien Kérébel, vice-président de Pays d’Iroise Communauté chargé des milieux aquatiques et de la biodiversité. Ils ont mis l’accent sur le bon état écologique des cours d’eau, de la gestion des milieux et de la protection des espèces en voie de disparition (anguille, saumon). »

De qui se moque t’on ? L’information que l’on vous a rapportée ainsi qu’aux élus est mensongère

De nombreux rapports démontrent au contraire que la qualité des eaux du secteur Iroise est plus que préoccupante voire affligeante.

Qu’il s’agisse de qualité des eaux de baignade, de qualité bactériologique des ruisseaux côtiers, de molécules pesticides contenues dans les eaux… rien ne va bien dans le meilleur des mondes?

Prétendre le contraire c’est de la désinformation.

D’ailleurs, qu’attendre des 3 « personnalités » citées dans l’article qui n’ont aucune compétence connue dans le domaine de l’environnement, mais qui toutes sont liées directement au secteur de l’élevage… Secteur économique qui n’est pas étranger à l’état déplorable des eaux bretonnes.

Le lecteur mérite la vérité : par exemple, l’étude Labocéa de 2018 confirme une très forte concentration de pesticides dans les ruisseaux côtiers du Bas Léon, largement au dessus des seuils autorisés. !

Quant à la « gestion et la protection des espèces en voie de disparition (saumon, anguilles…) », comment parler de « protection » alors que la CCPI poursuit l’implantation d’un rejet des eaux usées de la Station de Traitement de Saint Dénec (Porspoder/Landunvez/Lanildut…) dans l’aber Ildut ! Au beau milieu du site le plus protégé de tout le pays d’Iroise. Zone Natura 2000 directive oiseaux, Natura 2000 directive habitats, zone ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt Faunistique et Floristique!), zone conchylicole et haut lieu de passage des saumons et anguilles !

Or il est acquis que « Les stations d’épuration des eaux usées ne sont pas conçues pour éliminer les résidus pharmaceutiques. On trouve des produits pharmaceutiques et des produits chimiques de soins personnels dans les eaux marines et côtières, ainsi que dans les rivières et les cours d’eau. » rapport IPEN et NTN Networks avril 2021 ;

Pour la CCPI, reconquérir la qualité écologique des cours d’eau s’apparente plutôt à dépenser de manière visible des millions d’euros pour mettre des tuyaux dans le sol, pour réaliser de gros travaux publics… l’objectif étant surtout de communiquer à tout-va sur les sommes dépensées tout en essayant de passer sous silence l’état lamentable de la ressource en eau.

L’article du jour pourrait laisser penser que le Télégramme a délibérément choisi son champion, ce qui, je l’imagine n’est pas le cas… mais mettre ainsi en avant la communication du candidat, Maire, vice pdt…etc. G Mounier relève de la propagande électorale, la ficelle est un peu grosse…

D’autant qu’il s’agit, dans le cas précis, d’une manœuvre interdite par la loi.