Avel Vor, courage ou régularisation ?

L’emballement médiatique ne se dément pas en ce mois de novembre 2022 dans ce qu’il est maintenant convenu d’appeler « l’affaire de la méga porcherie industrielle Avel Vor de Landunvez ».

Rappel des faits :

2008 : autorisation préfectorale d’extension pour augmenter le cheptel à 6 668 animaux équivalents

2013 : autorisation préfectorale d’extension pour augmenter le cheptel à 8 965 animaux équivalents

2016 : autorisation préfectorale d’extension pour augmenter le cheptel à 12 090 animaux équivalents

Trop c’est trop !

3 associations se réunissent pour déposer un recours au tribunal administratif de Rennes. (AEPI, ERB et APPCL)

Une telle structure industrielle, très polluante, dans un milieu aussi fragile et à proximité immédiate du bourg, de l’école, du centre de loisir… c’est inconcevable.

Sans attendre la décision de justice, Avel Vor débute ses travaux dès 2016 et exploite l’intégralité de son cheptel querellé dès le début 2017 !

Avril 2019 : le Tribunal administratif de Rennes invalide l’autorisation préfectorale.

Avel Vor exploite donc en parfaite illégalité 3 125 animaux de trop.

Au lieu d’appliquer la décision de justice, le Préfet autorise « provisoirement, avant régularisation » Avel Vor à exploiter son cheptel devenu illégal.

L’éleveur fait appel de la décision du tribunal administratif et une nouvelle bataille juridique commence.

Novembre 2021 : la cour d’appel de Nantes confirme le premier jugement, l’arrêté préfectoral de 2016 est définitivement annulé.

2021 : Le Préfet persiste et ouvre une procédure de « régularisation ». Et oui, le « provisoire » a sans doute trop duré, plus de 3 ans tout de même ! Il est temps de sécuriser la situation bancale de l’élevage industriel…

  • Rapport de la MRAE (mission régionale d’autorité environnementale), très critique sur les incidences d’Avel Vor sur son environnement. (notamment sur les effets cumulés des émanations d’ammoniac gazeux)
  • Une enquête publique, ou plutôt une parodie d’enquête publique est menée ! Voir l’enquête Splann/ Médiapart
  • Passage en CODERST (commission départementale des risques sanitaires et technologique). Une véritable chambre d’enregistrement détenue en écrasante majorité par les supporters de l’élevage industriel et truffée de conflits d’intérêts évidents. Voir l’enquête de Médiapart (cliquer ici pour la version pdf )

Que va faire le Préfet ? Signera, signera pas ?

Le courage serait de faire appliquer les décisions de justice et de pencher du côté du bien commun, de l’intérêt général… mais le poids du lobby agro-industriel et la personnalité de l’éleveur (entre autres président de la coopérative Evel’Up…) sont très pesants.

Une délégation des associations a été reçu le 20 novembre dernier par le Préfet, le sous Préfet et le directeur de la DDPP. Rien n’est sorti de cette réunion. Nous espérons encore avoir pu convaincre les représentants de l’État de l’énormité de cette affaire et de la montée de la révolte citoyenne.

La presse et les télévisions se sont emparés de l’affaire :

Le télégramme et Ouest France profitent de l’AG de notre association pour annoncer la plainte contre X

Le Ouest-France relate la tenue du CODERST consacré à Avel Vor.

Le Télégramme en fait de même et donne la parole au député brestois Jean-Charles Larsonneur qui dénonce le projet et la composition du CODERST.

Samedi 5 novembre, annulation du départ de la route du Rhum… nous recevons une sollicitation de BFM-TV pour réaliser, en catastrophe, le grand direct de la matinale depuis Landunvez.

Dimanche matin :

Le direct d’Eglantine Despres depuis Landunvez : interview d’Armelle

Deux directs, l’un depuis le bourg, l’autre depuis Penfoul. (expérience étonnante où l’on doit résumer 6 ans de lutte en quelques phrases et en direct)

Sitôt le tournage de BFM terminé, France 3 nous contacte pour réaliser un reportage pour le 19-20. Rebelote, on repart sur le terrain sous une pluie battante.

Laurent avec France 3 Bretagne

Lien vers le reportage

Lundi 6 novembre, c’est au tour de TF1 de nous solliciter pour le tournage d’un reportage pour le 20H…

Olivier répond aux questions de TF1 devant la plage du Château, interdite à la baignade depuis 2019

Tout le monde attend donc la décision du Préfet qui ne saurait tarder.

Une chose est certaine, le collectif n’en restera pas là et déposera très prochainement sa plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui (déjà signée par plus de 150 personnes ! et par les associations)

Une procédure administrative est déjà lancée.

La suite au prochain épisode…