publié le 18 novembre 2022
Vous avez fini par le signer votre arrêté de régularisation de la porcherie industrielle Avel Vor… pardon, d’extension, vous avez l’air d’y tenir !
(conférence de presse du Préfet à 1h05minutes et 10 secondes)
Vous trouvez donc souhaitable de piétiner ainsi deux décisions de justice rendues au nom du peuple français…*
Vous savez pourtant que c’est ce seul industriel qui va y gagner.
Les habitants de Landunvez vont eux subir les retombées de particules fines dues aux émanations colossales d’ammoniac gazeux de l’élevage (voir rapport de l’autorité environnementale).
Les rivières vont continuer à être polluées par les pesticides, déversés en quantité sur leurs bassins versants. Toute cette chimie est liée à la culture du maïs à cochons.
Les nitrates vont s’accumuler dans nos nappes phréatiques et participer à l’eutrophisation des eaux côtières…
Les bactéries fécales vont continuer de ruisseler depuis les bassins versants vers les rivières puis les estuaires.
Les plages vont continuer d’être fermées et les gamins vont apprendre à nager dans des bouillons de culture…
Certes, vous trouverez sûrement des supporters de ce modèle agricole industriel mortifère pour applaudir votre décision, mais la ficelle est si grosse que tout le monde l’a vue.
Votre procédure de « régularisation » n’a été qu’une succession de sketchs de mauvais goût :
- Une parodie d’enquête publique : lire l’enquête initiale de Mediapart. (Splann)
- Un CODERST entaché de conflits d’intérêts directs, qui n’est autre qu’une chambre d’enregistrement : lire la seconde enquête de Médiapart.
- Le faux suspens de votre décision… Vous nous avez reçu pour entendre nos revendications mais vous aviez déjà pris votre décision. Lire article du Télégramme
On vous a pourtant prévenu que la pilule ne passerait pas aussi facilement que cela en Iroise.
Nous vous avons remis en main propre le cahier de doléances des citoyens opposés à ce projet.
Tout y est dit !
La colère monte vous savez, les citoyens du pays d’Iroise ont été choqués et plus de 400 d’entre eux se sont déplacés lors des 3 rendez-vous qu’on leur avait fixés pour signer la plainte contre X, pour mise en danger de la vie d’autrui.
400 plaignants, c’est énorme !
Mais ce n’est pas tout, cette indignation s’est propagée bien au-delà du territoire, ce sujet est devenu national.
La presse, les radios et les télévisions ne s’y sont pas trompés : AFP, BFM TV, France 3, France info, France bleu, Bretagne 5, Télégramme, Ouest-France, Le Parisien, 20 minutes, Le Figaro, Le Monde… et même le journal de 20H de TF1 ! (le 12/11/2022)
Dernier en date, le Canard enchaîné,
Le Canard ne s’y trompe pas en soulevant votre phrase, « Personne n’a pu dire de manière précise l’origine des pollutions »…
Personne ? vraiment ?
Cela fait maintenant plusieurs années que les associations n’ont de cesse que de prévenir, d’alerter…
Elles organisent même des réunions publiques pour faire le boulot de l’État et des collectivités.
Elles produisent des dossiers, les présentent lors des COPILs organisés par la CCPI.
Vous ne pouvez pourtant l’ignorer puisque vos services participent à ces comités de pilotages.
Rien n’y fait, rien ne bouge.
Cela suffit !
Plutôt que de tout mettre en place pour cacher les pollutions et détourner l’attention des citoyens en dressant des rideaux de fumée entre les champs et la mer, il faut maintenant se retrousser les manches et agir !
Tout le monde sait très bien d’où vient la pollution des eaux à Landunvez, nul besoin de votre nouvelle commission bidon au casting loufoque, on a déjà nos COPILs pour faire semblant de chercher.
Et puis tenez, puisqu’on en arrive à se demander si nos élus ne vous font pas de la rétention d’informations, nous vous les déposons ici, nos travaux. C’est gratuit, cadeau, c’est pour l’intérêt général, et qu’on ne nous accuse pas d’être partisans, ces données sont celles du SAGE du Bas Léon… :
- diaporama présenté au COPIL LPK du 24/11/2021 (compte rendu de ce COPIL)
- Dossier complet remis aux élus et aux techniciens CCPI lors de ce COPIL LPK
Et voilà le dossier réalisé par le bureau d’étude Labocéa, en 2018, sur les pesticides dans l’eau de nos rivières.
- Notre analyse de ce dossier sur les pesticides.
Vous en voulez plus, il suffit de demander !
* Arrêté autorisant l’extension d’Avel Vor annulé en 2019 par le tribunal administratif de Rennes en 2019 et décision confirmées en appel à Nantes en novembre 2021.