édité le 15/12/2022
La plage du Crapaud est la principale plage de Lanildut.
C’est le lieu idéal pour pratiquer la baignade, plonger, nager, s’amuser en famille sous le soleil estival.
Les familles viennent y passer leurs après-midi quand vient la belle saison.
La jeunesse de la commune s’y retrouve pour partager de bons moments ensemble autour d’activités nautiques et balnéaires qui sont saines et amusantes.
Ce lieu est dans le cœur de tous les habitants de la commune, les souvenirs d’enfance se mêlent à ceux des premiers pas des enfants, leurs premières brasses…
Côté tourisme, que deviendrait Lanildut sans sa plage du Crapaud ?
APPCL a découvert en 2020, que les deux plages de Lanildut n’étaient pas référencées auprès de l’ARS (Agence régionale de santé) et donc qu’aucune surveillance de la qualité des eaux de baignade n’y était effectuée.
Il ne s’agissait pas seulement d’une particularité étonnante, mais plutôt d’un « oubli » répréhensible.
En effet, en vertu de l’article 1er de la directive européenne 2006/7/CE, qui régit les eaux de baignade en Europe, tout lieu où l’on constate un nombre important de baigneurs (environ 10 par jour) devient un site de baignade et dès lors doit être surveillé réglementairement.
Notre association a donc entamé des démarches auprès du maire de Lanildut par la remise d’un courrier recommandé le 25/02/2020.
Le maire de Lanildut a appuyé notre démarche et nous a répondu 24/03/2021 :
Extrait de la réponse du Maire de Lanildut
Fort de cette réponse favorable, APPCL a écrit en retour au maire pour lui affirmer son appui et pour le remercier d’avoir bien voulu entamer les démarches auprès de l’ARS.
Par un courrier en date du 09/09/2021, l’ARS nous apprend que le Président de Pays d’Iroise Communauté (M Talarmin) revendique le rôle de PREB ( personne responsable des eaux de baignade) pour la plage du Crapaud.
APPCL, a dans la foulée, questionné la CCPI afin de connaître les motivations réelles de ce coup de force du président Talarmin. Qu’est-ce qui peut bien motiver un tel ce refus ?
M Le Corff, alors responsable des milieux aquatiques de la CCPI, nous répond par un mail en date du 28/10/2021 :
Si effectivement le règlement de police du port contient cet article 83, M Le Corff omet alors, opportunément, de nous citer l’article suivant :
Ainsi, la baignade est parfaitement tolérée dans les zones réservées. La seule et unique plage où se pratique la baignade dans le périmètre du port de l’aber Ildut se trouve être la plage du Crapaud, pratiquée depuis toujours par les habitants de la commune et les touristes de passage.
Nous avons, à de nombreuses reprises tenté d’obtenir de la CCPI la communication du plan annexé au règlement de police du port afin de pouvoir faire constater que la zone balisée était bien la zone de baignade de la plage du Crapaud.
M Le Corff, puis M Talarmin nous ont transmis des documents, apparemment bricolés à notre attention, pour répondre à notre demande, mais ils n’ont jamais été en mesure de nous transmettre le vrai plan annexé au règlement de police du port, et même après l’intervention de la CADA* qui leur imposait pourtant de nous fournir ce plan (*Commission d’accès aux documents administratifs),
Ce plan aurait-il été détruit ou opportunément égaré ?
Nous nous sommes rendus dans les mairies concernées et à la capitainerie du port et là également, ce plan avait disparu.
Le règlement de police impose pourtant son affichage à la capitainerie et dans les mairies bordant l’aber Ildut !
Breaking news !!!!
Nous venons de découvrir, grâce à la vigilance d’un de nos adhérents, qu’un nouveau règlement de police du port venait d’entrer en vigueur le 01/12/2022, soit 4 ans seulement après la promulgation du précédent.
Ce nouveau règlement de police contient en annexe un nouveau plan, expurgé des zones de baignades balisées, et surtout un article 84 modifié :
La baignade n’est donc plus tolérée dans les zones réservées !
La modification anticipée du règlement de police du port de l’aber Ildut aurait-elle pour objectif premier d’interdire la baignade sur la plage du Crapaud ?
La CCPI compte-t-elle assumer publiquement la décision de son président qui, pour une raison qu’il appartiendra à ses services de nous exposer, prive de facto les habitants de Lanildut de leur principal site de baignade ?
Il est important de rappeler les termes de l’article premier de la directive européenne 2006/7/CE :
ainsi, ce n’est ni le Préfet, ni le maire, ni même de Président de l’intercommunalité qui décident de la création d’un site de baignade, ce sont les baigneurs eux-mêmes.
Dès lors qu’un nombre important de personnes se baignent à un endroit…
Monsieur le Président Talarmin, qui assume en OFF sa décision, aura-t-il le cran d’assumer publiquement sa décision ?
Compte-t-il publier un arrêté officiel pour interdire explicitement la baignade au Crapaud ?
Notre association tient à préciser que la baignade sur cette plage ne pose aucun problème de sécurité et ne perturbe en rien les activités nautiques.
La configuration du port de Lanildut est simple. L’entrée dans l’aber se fait entre les deux balises rouges et vertes de Men Tassin. Le chenal d’accès aux infrastructures portuaires est peu large.
Les bateaux doivent, pour des raisons de sécurité, contourner la balise bâbord « Roche Cambarell » près de la cale de mise à l’eau perpendiculaire au chenal de Lanildut (au nord).
Ainsi, toute la zone située au nord du chenal d’entrée et comprise entre le rocher du Crapaud et le quai Cambarell est une zone dangereuse pour la navigation, fortement déconseillée par le balisage et donc le code maritime.
Les bateaux n’ont donc aucune raison d’entrer dans la zone de baignade de la plage du Crapaud.
Le Préfet de région Bretagne a signé un arrêté le 10 juin 2022 « portant décision après examen au cas par cas en application de l’article R122-2-1 du code de l’Environnement ».
Cet arrêté prescrit une évaluation environnementale pour le projet de rejet des eaux usées de Saint Dénec dans l’aber Ildut.
Extrait :
« Considérant que :
– Le milieu récepteur présente des sensibilités en matière de biodiversité et le rejet est susceptible de créer des incidences notables considérant les usages anthropiques et pratiques possibles de baignade et pêche à pied dans l’estran ;
– […] »
Cet arrêté préfectoral porte un coup d’arrêt au projet fou de la CCPI de rejeter les eaux usées traitées de Saint Dénec au cœur de Lanildut, dans l’anse Saint Gildas
La CCPI pense-t-elle réellement qu’en interdisant la baignade au Crapaud, elle pourra se soustraire à l’évaluation environnementale prescrite par le Préfet de Région ?
Tout le monde le sait maintenant, le rejet des eaux usées de la station de traitement de Saint Dénec ne peut pas légalement se faire dans l’aber Ildut.
Quoi que puisse entreprendre le Président Talarmin, l’aber Ildut est bien la zone la plus protégée de toute la côte :
- Il s’agit d’une zone Natura 2000,
- zone ZNIEFF de type 1,
- la baignade est effectivement pratiquée en aval du site de rejet projeté,
- le pôle conchylicole de Porscave ne peut survivre que si le projet de rejet ne se fait pas dans l’aber Ildut. Nous comptons d’ailleurs sur le centre régional de la conchyliculture (que nous avons rencontré) pour faire valoir ses droits,
- Le Parc naturel marin d’Iroise est à proximité immédiate (au rocher du Crapaud),
- d’après l’article 10B3 du SDAGE Loire Bretagne, il est parfaitement interdit d’effectuer des rejets d’eaux usées traitées dans les ports !
- Etc…
Notre association demande donc à nos responsables communautaires de bien vouloir revenir à la raison et de cesser de s’acharner ainsi sur la commune de Lanildut et ses habitants.
La plage du Crapaud mérite non seulement d’exister pour le grand bonheur des habitants de la commune, mais aussi et surtout d’être enfin surveillée par l’ARS, comme tous les autres sites de baignade de France
C’est la seule façon de garantir que la qualité des eaux de baignade n’impacte pas la santé des baigneurs.
Mais le président de la CCPI se fiche apparemment de l’Environnement et de la santé de ses administrés !