Le Préfet désinforme sur les eaux de baignade !

publié le 19/12/2022

Notre association réagit suite à la communication préfectorale annuelle sur les eaux de baignade qui a eu lieu vendredi 16 décembre dernier.

Notre association est associée au contentieux mené par Eau et Rivières de Bretagne contre l’ARS Bretagne.

L’Agence Régionale de Santé a en effet bidouillé les classements des eaux de baignade bretonnes pour améliorer artificiellement les classements de certaines plages à problèmes.

Nous demandons donc la révision des classements des eaux de baignade des 6 dernières années afin de rétablir la vérité et de pouvoir réellement agir sur les causes de pollution au lieu de pousser la poussière sous le tapis..

Plusieurs pratiques répréhensibles ont été détectées, notamment en Iroise.

A qui profite le crime ?

Il est établi que les pollutions des eaux de baignade, en Iroise, sont intimement liées à la pluviométrie.

Quand il pleut, un flux massif de bactéries fécales ruisselle jusqu’aux rivières et vient impacter les eaux de baignade des plages estuaires.

Dans notre secteur, il est évident que la cause principale de ces pollutions est agricole.

Les élevages industriels tels qu’Avel Vor à Landunvez, produisent des quantités folles de lisier.

Ces effluents sont épandus sur les bassins versants et, quand il pleut, les bactéries sont entraînées vers la mer.

Pour les communes du pays d’Iroise, on est à plus de 4000 porcs par km² de surface agricole ! (déclarations de flux d’azote des éleveurs ICPE)

De plus, un porc produit 30 fois plus de bactéries E.Coli qu’un homme (source Ifremer).

A Landunvez, par exemple, il y a 6,5 km² de surface agricole utile. On épandrait donc le lisier de plus de 26 000 porcs !

26 000 x 30 = 780 000 équivalents habitants dépourvus de moindre système d’assainissement !

Le bon sens voudrait que l’État e penche en priorité sur cette cause évidente…

Lors du point presse du 16/12/2022, le Préfet a présenté le rapport « la qualité des eaux dans le Finistère – Le rôle de l’Etat ».

L’État nous y présente un diagnostic très orienté des causes de pollutions fécales des plages.

Si effectivement, ces causes sont multiples, il n’en demeure pas moins que pour traiter véritablement le problème, il faudrait ne pas éliminer d’office la cause qui saute aux yeux.

Pour l’État, elles seraient liées aux différents types d’assainissement, aux vaches dans les champs voire même aux oiseaux marins ou même aux chiens… Mais pas un mot sur les les épandages !

Concernant Landunvez, réussir à planquer le lisier des 12 000 cochons d’Avel vor pour incriminer 50 goélands frise le ridicule, c’est manifestement de la désinformation !


Extrait du rapport préfectoral, où sont les épandages ?

Pire encore, pour faire semblant de ne pas occulter des causes agricoles, l’État jette en pâture les petits éleveurs laitiers ( dont les vaches sont au champ), premières victimes de ces élevages industriels.

Extrait du rapport préfectoral, caricature !

Non content de valider tout et n’importe quel projet d’extension d’élevages industriels, en dépit des décisions de justice (cf Avel Vor) dans des zones sensibles où la surpopulation porcine impacte déjà l’Environnement et la santé, le Préfet se permet dorénavant d’entretenir une désinformation symptomatique de la mainmise du secteur agro-industriel sur les institutions .

Quels artifices l’État trouvera-t-il encore pour dédouaner ce lobby au sujet de la toute récente pollution au lisier de l’aber Wrac’h,  qui menace la distribution d’eau potable et met en péril les huîtres du réveillon ?

cliquer ici pour télécharger le dossier du Préfet.

cliquer ici pour lire le communiqué de presse d’Eau et Rivières de Bretagne.

Cliquer ici pour regarder le reportage de Tébéo depuis Landunvez. (à partir de 2min40)