19 juin 2020 – Omerta bretonne

Bravo M Dugain  (Les Echos 19 juin 2020), vous avez trouvé les mots justes pour décrire ce que nous vivons au jour le jour.

Les associations se battent contre tout un système bien huilé qui n’a pour objectif que de nous imposer un modèle agricole industriel rétrograde et destructeur.

L’argent public est jeté par les fenêtres pour dérouler le tapis rouge aux industriels de l’élevage.

  • Rejet de la station de traitement de Saint-Dénec : à qui profite le crime ?… nous avons de fortes présomptions (et des documents) qui nous font à penser que si la solution évidente de l’aspersion a été éliminée en 2013 au profit d’une canalisation à plus de 2 millions d’€ (en cours de construction mais heureusement arrêté depuis peu), c’est pour céder les terres prévues à cet effet  à un éleveur qui les a transformées en énorme champs de maïs (avec destruction des talus et épandages au dessus d’une nappe phréatique déjà surchargée en nitrates !)… Merci les copains.
  • Dispositif Breizh Bocage: Connaissez-vous ce dispositif qui consiste à financer la réalisation te talus boisés et de haies bocagères ? C’est une idée séduisante non? Et bien chez nous, ce dispositif peut se traduire par des magouilles telles que les éleveurs industriels réussissent à agrandir leurs surfaces d’épandage en se rapprochant des ruisseaux, en détruisant des zones naturelles et ceci avec notre argent public. (nous en avons la preuve criante sur Landunvez…). Faire financer l’agrandissement des terres d’épandage par l’argent destiné à reconquérir le bon état des eaux… c’est sublimement pervers mais c’est réel. Vraiment merci les copains…
  • Truquer les classements de eaux de baignade:  nous ne donnerons pas trop de détails à ce niveau mais notre association participe en ce moment à une action d’ampleur qui va mener à la révélation au grand jour d’une duperie à grande échelle. Comment masquer le fait que les épandages agricoles polluent les eaux de baignade ? en produisant des études qui nous arrangent bien (en choisissant des bureaux d’étude  peu regardants…), en fermant préventivement les plages dès qu’il pleut… en considérant que c’est la pluie qui pollue… en écartant les mauvais résultats qui plombent les statistiques… en ajoutant de bons résultats…  Merci les copains, regardez du côté des fosses septiques, nous on épand des centaines de milliers de tonnes d’effluents sur les champs…. (Rappel: 1 porc = 30 équivalents habitants en terme de rejet dans l’environnement de bactéries E.Coli, source IFREMER)
  • Protéger les captage d’eau de consommation ? ça va pas ou quoi ! on ne va pas appliquer la loi, elle est bien trop contraignante puisqu’elle interdit les épandages dans le périmètre de protection. Ce qu’on peut faire avec les copains c’est fermer les captages… (Queleret, Lanildut…) Ou alors essayer pendant plus de 30 ans de protéger un périmètre sans jamais y arriver (Traon) la volonté se heurte parfois à des murs… alors qu’il suffirait de faire appliquer la loi.
  • Accorder des autorisations d’exploiter même quand on a été condamné: Les associations ont gagné le procès au Tribunal Administratif dans l’affaire Avel Vor de Landunvez.  Qu’à cela ne tienne, le Préfet a produit, 2 mois après la sentence, un arrêté provisoire permettant à l’éleveur d’exploiter la totalité de son cheptel « en attendant régularisation » ! Merci copain, le juge a pas été sympa, on fait comme s’il était pas là !
  • Accorder des agrandissements d’élevage à tour de bras: Les dossiers ICPE sont étudiés et sont tous validés ou presque en CODERST (  conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques ), la simple composition de ces coderst serait risible si ce n’était pas si grave. Merci les copains, vous n’êtes vraiment pas regardants.
  • Qui gère les eaux dans les communautés de communes: sans commentaire…. mais vraiment merci les copains !

On pourrait continuer cette liste mais nous avons bien d’autres choses à faire. En effet, si tout ce beau monde réussit à faire passer tant de choses, c’est qu’en face d’eux, il n’y a que des bénévoles qui donnent tout leur temps libre pour essayer de sauver ce qui peut encore l’être. 

La lutte est disproportionnée mais l’espoir d’une prise de conscience générale et d’une révolte citoyenne est là…