Il faut sauver notre plage du Crapaud, des nouvelles du front !

Mis en ligne le 27/02/2023

Si vous avez suivi l’affaire depuis le début, vous avez compris que le président de l’intercommunalité a fait une énorme bêtise en imposant de rejeter les eaux usées traitées de la station de Saint-Dénec dans la partie maritime de l’aber Ildut.

Comme c’est souvent le cas avec l’équipe de choc qui « pilote » la CCPI, le choix a été fait de ne tenir compte ni de la nature, ni des réglementations ni des habitants.

Sans l’intervention des associations de citoyens, nous aurions à l’heure actuelle un déversement quotidien de centaines de milliers de litres d’eau grise au cœur de la zone la plus protégée du pays d’Iroise (Natura 2000, ZNIEFF de type I… à proximité immédiate du parc marin), en plein milieu de la zone portuaire (ce qui est interdit par l’article 10B3 du SDAGE Loire Bretagne), en amont de la prise d’eau du pole conchylicole de Porscave et de la zone de baignade de la plage du Crapaud… excusez du peu !

Au lieu de revoir sa copie entièrement hors sujet, la CCPI a choisi de s’entêter.

Il faut à tout prix, mener à bien ce chantier aussi idiot qu’anachronique.

Le préfet de région a heureusement signé, en juin dernier, un arrêté qui a permis de stopper ce chantier délirant.

En effet, d’une part, la digue et l’aqueduc par lequel devait passer les eaux traitées pour rejoindre l’aber, n’appartiennent pas à la CCPI mais au département (et cette digue de conception très ancienne, n’a pas été conçue pour supporter l’injection quotidienne d’eau sous haute pression ) et d’autre part, il existe bien une plage où des gens se baignent en aval du rejet.

Devant un tel écueil, quiconque aurait admis son erreur et aurait repris ses études pour trouver une solution alternative acceptable. ( la solution la plus intelligente et la plus dans l’air du temps est de loin la « réutilisation des eaux usées traitées » puisqu’elle a le mérite de ne pas considérer l’eau comme un déchet dont il faut se débarrasser)

Mais non, le caprice appelle le caprice…

Mais où s’arrêtera ce délire ?

Puisque la traversée de la digue est rendue impossible, la CCPI a dorénavant pour projet de tout casser en amont pour séparer les eaux traitées du ruisseau de Traon Meur, de créer une canalisation indépendante qui contournerait la digue pour venir rejeter les eaux traitées, via un émissaire, au beau milieu de la partie maritime de l’anse Saint Gildas !

Encore des dépenses extravagantes en vue !


Extrait du Cerfa de la CCPI

Les deux nouvelles « solutions » présentées par la CCPI.

Outre le fait qu’un émissaire d’eau usées, qui trônerait au milieu de l’aber, serait d’un goût plus que douteux et pas très photogénique… nous pouvons noter que la CCPI a lâché l’affaire concernant l’impact sur la zone Natura 2000.

En effet, toute la bagarre juridique avait jusqu’alors tourné autour d’un gros mensonge originel.

La CCPI essayant vainement de faire croire que le rejet ne se serait pas fait dans la zone Natura 2000 puisqu’il était prévu en amont, sous le parking Saint Gildas, dans une canalisation qui finit 50m plus loin… dans l’aber !


Extrait d’un mémoire de l’avocat de la CCPI

Abracadabra ! On fait rentrer l’eau traitée dans la canalisation mais elle n’en sort jamais. Encore un coup de Gérard Majax ?

De toute évidence, au vu de ce nouveau plan, le rejet se ferait sans conteste dans la zone Natura 2000.

Ce qui implique de fait la réalisation d’une étude environnementale en bonne et due forme.

Une autre des raisons qui impose la réalisation de cette étude environnementale est clairement explicitée dans l’arrêté du préfet de région du 10 juin 2022, à savoir la présence d’ « activités anthropiques en aval du rejet (pêche à pied, baignade) ».

Il est évident que la baignade est pratiquée sur la plage du Crapaud depuis des générations. C’est la plage de Lanildut. C’est là que les familles se rendent à la belle saison, là que les enfants apprennent à nager…

Or, la CCPI pense encore pouvoir se soustraire à cette évaluation environnementale puisque le 1er juillet 2022, elle produisait un recours gracieux pour que le préfet retire son arrêté.

Extrait du recours gracieux de la CCPI

A cette date, le règlement du port n’interdisait pas du tout la baignade puisque dans son article 84 il y était écrit :

Puisque la seule vraie plage de l’aber Ildut est la plage du Crapaud, la baignade y était donc parfaitement tolérée et le balisage était celui délimité par la ligne de mouillages visiteurs située au nord du chenal.

Notre rencontre en mairie de Lanildut le 7 février 2023 a permis de confirmer cette information.

La CCPI s’entête et va jusqu’à interdire la baignade sur la plage du Crapaud

Voici la réponse du président de la communauté de communes suite à une question posée en conseil communautaire :

« La baignade dans le périmètre du port était une tolérance. Le nouveau règlement du port prévoit l’interdiction de la baignade dans son périmètre. La baignade est en effet interdite dans tout port sauf délimitation d’une zone à cet effet. Il n’est donc pas nécessaire de prendre un nouvel arrêté sur le sujet. La question de l’interdiction de la baignade n’a donc rien à voir avec la question du rejet des eaux traitées dans l’anse de l’aber Ildut. Cette interdiction est notamment motivée par des questions de sécurité des éventuels baigneurs.

Les panneaux plage du crapaud ont été installés par la mairie. La plage existe bien. Toutefois, la baignade n’y est pas autorisée en vertu du règlement du port. »

Mais où M Talarmin voit-il le moindre souci de sécurité au Crapaud ?

Pourquoi donc serait-il devenu dangereux de s’y baigner en 2023 alors qu’on s’y baigne depuis toujours ?

Y a-t-il déjà eu des accidents entre baigneurs et bateaux au Crapaud ?

Nous prend-il vraiment pour des idiots ?

Voici le plan fourni aux plaisanciers, il est sans équivoque :

La plage du Crapaud est repérée par la bande de sable.

. Le chenal est parfaitement repérable et son balisage déconseille fortement de naviguer au nord de la balise « roche Cambarell »

. La ligne de mouillages visiteur est repérée et sert de balisage à la zone de baignade.

. Les récifs affleurants sont également visibles et empêchent la navigation dans la zone de baignade de la plage…

Aucune raison de sécurité valable ne peut motiver l’interdiction de la baignade au Crapaud… sauf bien sûr si la CCPI craint que le rejet de ses eaux traitées n’impacte la qualité des eaux de baignade…

Nous avons proposé au maire de Lanildut et à son conseil municipal deux solutions pour ramener un peu de bon sens :

Première solution, la plus simple, la création d’un balisage réglementaire pour rétablir la zone de baignade. Elle implique de modifier à nouveau le règlement de police du port afin de rétablir l’article 84 dans les termes de celui de 2018.

Document APPCL. Repérage d’une zone de baignade par balisage réglementaire

Seconde solution, modifier le périmètre du port de l’aber Ildut pour en exclure la zone de baignade du Crapaud.

Document APPCL. Exclusion de la zone de baignade de la plage du Crapaud du périmètre du port.

Puisque la navigation n’est pas possible à cet endroit, pourquoi ne pas l’exclure du périmètre du port  en modifiant le tracé comme repéré en jaune ci-dessus ?

La zone de baignade du Crapaud (bleue hachurée) serait alors en dehors du périmètre du port et le nouveau règlement de décembre 2022 pourrait être conservé.

Le maire de Lanildut nous a promis de parler de ces solutions au président de la CCPI et a convenu devant la délégation de citoyens venus le rencontrer le 7 février dernier qu’une motion sera présentée au cours du prochain conseil municipal.

Nous attendons donc avec impatience la suite que le maire pourra donner à cette triste affaire.

Nous voulons garder notre plage !

Notre pétition est un succès énorme, à la date du 27 février, nous sommes déjà 988 à avoir signé !

N’hésitez pas à partager, voici le lien qui y mène : https://chng.it/ftxfdjVgDh