Rejet des eaux traitées de la station de traitement de Saint Dénec :

Une nouvelle fois le président de Pays d’Iroise communauté met la charrue avant les bœufs !

Mis en ligne le 10/12/2023

Le Président de PIC est venu en personne participer au conseil municipal de Porspoder le 4 décembre dernier.

Le sujet du rejet de la station de traitement de Saint Dénec est naturellement revenu dans les discussions.

En effet, l’arrêté préfectoral autorisant la CCPI à rejeter les eaux traitées dans l’aber Ildut, au cœur de Lanildut, dans l’anse Saint Gildas a été annulé par le tribunal administratif de Rennes le 05 novembre dernier.

Les associations APPCL, ERB et AEPI ont obtenu gain de cause, notamment car le dossier d’instruction, déposé en 2018, était grandement incomplet.

Il ne comportait ni étude environnementale, ni étude d’incidence sur la zone Natura 2000, il méconnaissait la présence de la zone ZNIEFF de type I dans l’aber Ildut et la présence d’une zone de baignade au Crapaud, en aval du projet.

Extrait du jugement du 5 octobre 2023

Si la CCPI a choisi, en 2018, de présenter un dossier aussi lacunaire, en minimisant la richesse environnementale du milieu récepteur du rejet (partie maritime de l’aber Ildut), c’est qu’elle savait pertinemment qu’il lui serait difficile, voire impossible, de justifier son choix délirant au regard des multiples protections qui concernent ce lieu.

Nous avons réussi à obtenir, non sans mal, une étude d’impacts datant de 2013, réalisée en bonne et due forme, par le bureau d’étude DCI Environnement, pour le SIALLP (qui s’occupait de la STEP de Saint Dénec avant que la CCPI n’en récupère la compétence )

Voici ce qu’on peut y lire concernant l’éventualité d’un rejet direct dans l’aber Ildut :

Extrait de l’étude d’impact de 2013 réalisée par le bureau d’étude DCI Environnement

En 2018, Pays d’Iroise Communauté savait donc pertinemment que si elle faisait réaliser une étude d’impact digne de ce nom et une étude d’incidence Natura 2000, son projet de rejet à Lanildut n’avait aucune de chance de voir le jour.

PIC savait également que le SDAGE Loire Bretagne interdit les rejets dans les ports…

Extrait de l’article 10B3 du SDAGE Loire Bretagne (accessible en cliquant sur l’image)

PIC savait aussi qu’il y a une plage au Crapaud et que, chose étonnante, des gens s’y baignent 

Plage du Crapaud en saison estivale.

Pris le doigt dans le pot de confiture… après avoir dissimulé des informations primordiales nécessaires à l’instruction du dossier… croyez-vous que PIC choisirait de faire profil bas, de revenir dans le droit chemin  ? Non bien sûr !

Voulant sans doute éviter de perdre encore davantage la face avec son chantier stupide et à plus de 2 millions d’euros sur les bras, elle a apparemment choisi de foncer dans le mur pied au plancher !

Et bien oui, c’est tellement simple de dépenser n’importe comment l’argent public.

Rappelez-vous les préconisations de l’article 10B3 du SDAGE (voir plus haut) :

Si des solutions alternatives qui permettent d’éviter le rejet dans les eaux littorales existent, comme la réutilisation des eaux usées traitées (Réut), il faut les privilégier.

Ces solutions alternatives existent !

PIC le sait très bien puisque le dossier d’étude d’impact DCI de 2013 les avait évaluées.

Il est parfaitement possible, contrairement à ce qui a été déclaré à moult reprises par le président Talarmin, de rejeter sur une parcelle d’aspersion. L’étude hydrogéologique fournie en annexe l’en atteste : seulement 2000 m² suffisent. (un petit champ de 50m par 40m…)

Il est également possible d’ajouter à cette solution évidente, une plantation de saules pour parfaire la dépollution tout en créant une filière bois énergie (pellets pour poêles à granulés)

Force est de constater que certains avaient sûrement intérêt à préférer un chantier de travaux publics titanesque à une solution simple, écologique et économique.

Bref, La justice est passée et PIC ne pourra pas y couper, pour s’entêter à rejeter dans l’aber Ildut, il lui faut se plier à la règle, à savoir déposer un dossier d’autorisation, faire réaliser une étude environnementale et une étude d’incidence Natura 2000 et organiser une enquête publique.

Le jugement est tombé le 5 octobre et monsieur Talarmin se présente, seulement deux mois plus tard face au conseil municipal de Porspoder pour déclarer que :

« le préfet valide le rejet dans le lit de la rivière » !!!

Ce qu’on comprend à la lecture de cet article du Ouest France, c’est que M Talarmin aurait reçu des gages du Préfet pour rejeter les eaux traitées « dans la rivière ». Mais en fait, le projet consiste à contourner la digue saint Gildas, à défoncer la route flambant neuve et l’esplanade de l’obélisque puis à créer un émissaire (gros tuyau) qui viendrait barrer l’anse jusqu’au lit du ruisseau…

CERFA déposé par PIC en mai 2022

Combien de centaines de milliers d’euros cela va encore nous coûter ? Et pourquoi s’entêter, puisque tout le monde vous le dit, On ne peut pas rejeter à cet endroit !!!!

Combien vont coûter ces nouvelles études ? Combien va coûter l’enquête publique ?

Qu’ont fait les habitants de Lanildut pour mériter cela ?

Mais franchement, ce qui choque le plus dans cette déclaration est de loin le fait que, selon M Talarmin, « le préfet validerait le rejet dans le lit de la rivière »

Le Préfet n’est-il pas sensé attendre la fin de la procédure, évaluer le nouveau dossier d’instruction, étudier l’étude environnementale et tenir compte des avis compilés dans l’enquête publique ?

D’après monsieur Talarmin, point besoin de ces étapes inutiles, il aurait déjà convaincu le préfet de signer un nouveau blanc seing sans prendre la peine de lire les dossiers…

De deux choses l’une, soit le président de la CCPI se permet de parler pour le préfet et cela est grave, soit le Préfet a effectivement donné un accord au président de Pic et c’est encore plus grave !

Ne mettraient-ils pas un tout petit peu la charrue avant les bœufs ?

Non vraiment, avec la CCPI, on n’est jamais déçu.